MUSIQUE D’ACCUEIL : TU ES LA AU RENDEZ VOUS (BACHELET)
INTERVENANT 1 : SYLVAIN
Tout d’abord, nous souhaitons Anaïs et Moi,
vous remercier d’etre là pour honorer par votre présence cette ultime voyage de notre maman.
Cette cérémonie, nous l’avons pensé à son image.
Disruptive, comme on le dit de nos jours.
Alors je vais commencer par un poème que je lui ai écrit il y a fort longtemps à l’occasion d’un de ses 63 anniversaires.
Si toutefois, je me mettais à pleurer durant cet hommage,
merci, meme si je sais toutes les bonnes intentions que vous auriez à vous précipiter à venir me réconforter,
de laisser s’exprimer l’émotion d’un « grand couillon ».
Qualificatif que ma mère m’a souvent attribué, avec tout l’amour qu’elle me portait.
Ce qui doit etre libéré ici, aujourd’hui, doit s’exprimer,
merci d’avance pour votre compréhension
si d’aventures l’émotion prenait le pas sur mon élocution.
LECTURE DU POEME :
Alors pour faire un clin d’œil à « la Béa », j’ai fait le choix de la chanson qui va suivre :
Un soupçon d’humour et de provocation qui je l’espère fera sourire meme les oreilles les plus sensibles…
MUSIQUE 1: ALLELUIA (JEAN FERRAT)
Je vous propose de poursuivre en vous lisant des écrits réalisés par d’autres que moi et avec leur accord bien sûr.
Salut cousin!!
Ma foi
ça m’a fait un choc quand maman m’a annoncé cette vieille nouvelle toute pourrie vendredi en fin de journée.
Je te transmets mes sincères condoléances Sylvain.
J’ai contacté Anaïs dès que j’ai raccroché avec maman.
Elle dit qu’elle ne réalise pas encore.
Avec toutes les démarches qui vous tiennent occupés, j’imagine que l’absence va se faire vraiment sentir dans quelques jours…
Ça ne vaut pas grand-chose quand on est loin
mais je penserai toujours à vous deux.
Courage les cousins!
Sinon, dans le genre anecdotes que je me suis remémorées, tu dois savoir qu’à cause de Béa, ça fait 20 ans que j’utilise des mots complètement débiles tels que « mian miam 🤤» et « des nunettes 🕶 ».
Le mian miam se trouve dans ton album photo
~ je me rappelle du fou-rire qu’on s’est tapé avec Mehdi et ta mère, parce qu’elle avait écrit ça comme commentaire sous une photo de toi bébé, avec de la bouffe au large…
bref, j’utilise mian miam à tort et à travers depuis
et j’passe pour une tarée 😆.
Et les nunettes, c’est elle qui racontait une histoire avec quelqu’un qui était tombé et qui gueulait « mes nunettes, j’ai perdu mes nunettes ».
On chialait tous de rires en l’écoutant. Je la vois encore comme si c’était hier 🥹.
Voilà ! c’est le genre de souvenir qui marque une vie et un langage.
Et tu sais quoi ? Ben c’est contagieux… surtout « les nunettes » … 😂
Gros bisous à toi et à ta sœur.
Maud
Je vais poursuivre avec le témoignage de Mon Meilleur Ami :
Béa m'avait offert un cactus dans ce mini vase en guise de porte bonheur, quand j'ai emménagé dans mon premier appartement à Morteau.
Je l'avais posé sur le frigo.
Le cactus n'est plus depuis belle lurette
mais le mini vase est toujours au dessus du frigo
malgré 6 déménagements en 18 ans…
Je pense lui redonner vie pour l'occasion avec un nouvel occupant. 🌵
Me revient un fou rire, qui n’étaient pas rare avec Béa,
et qui remonte à plus loin encore.
Quand je lui avais suggéré, en réponse à Titi,
qui vantait le "noir bleuté" de la peau de sa nouvelle chérie,
de lui dire que son chéri à elle, d'origine tunisienne, l'avait grise métallisée.
J'aimais beaucoup la faire rire.
Et j'étais flatté qu'elle apprécie mon humour
parce qu'elle ne riait pas pour un rien
et qu'elle avait, je crois, des goûts subtils en la matière.
Je lui dois aussi ma première sortie en boîte (bien avant l'âge ^^) avec toi Sylvain.
Et un drive test furtif, sur route de campagne avec la 106 xsi, avant même d'avoir eu le code !
Je lui dois un accueil inconditionnel sous son toit, sans question ni jugement, à une époque difficile de ma vie.
Nous avions en commun ce lien paternel rompu avec l'Afrique du nord,
qu'elle a fait renaître pour elle et nourri
au fil des années et des séjours parfumés de jasmin, en Tunisie.
Mes pensées t'accompagnent dans ton dernier voyage Béa.
Repose en paix.
Salam.
Mehdi
Et pour terminer les témoignages, celui d’une amie d’enfance :
Je n’ai pas eu la chance de vraiment connaître Béa,
mais je garde d’elle
un souvenir simple, vrai et joyeux.
Celui d'une soirée d’été au Bélieu,
quand, autour du feu, elle arriva avec sa 4L .
Elle ne venait pas juste pour veiller sur son fils,
mais pour partager un moment avec nous, les jeunes,
comme si elle faisait partie de la bande.
Il y avait chez elle cette générosité naturelle,
un brin de folie douce, qui rendait tout plus vivant.
Je me souviens particulièrement de ces tours de 4L dans les champs.
Elle nous confiait les clés avec un sourire complice,
regardant d’un œil amusé Ali, qui,
avec sa petite taille, peinait à atteindre les pédales
mais tenait absolument à conduire.
Et elle, au lieu de s’inquiéter, riait.
Un rire franc, bienveillant,
celui d’une femme qui savait que la vie, c’est ça :
des instants de partage, de liberté et de camaraderie.
Ces soirées étaient simples,
mais elles avaient quelque chose de précieux.
Parce qu’à travers elle, Béa nous a transmis,
sans le dire,
une belle leçon :
profiter de la vie, des autres, et de chaque moment,
même le plus ordinaire,
qui devient extraordinaire quand on le partage avec le cœur.
Lucie
Avant de laisser la parole à Anaïs, je vous propose d’écouter à nouveau une chanson, qui cette fois ci, sera plus politiquement correcte, quoi que…
Ce chanteur qu’elle appréciait tout particulièrement,
nous aurions dû le voir tous les deux lors d’un concert sur Paris
auquel elle n’avait pas pu se rendre pour causes de santé.
Toute sa vie durant, sa santé lui a fait défaut…
Tant sur le plan psychologique
avec une bipolarité tardivement décelée par quelqu’un quel disait ne pas savoir qu’il était médecin,
mais aussi physiquement tout au long de son existence.
J’y suis donc allé seul à ce concert, et je peux vous dire que j’ai extrêmement apprécié la sagesse et la douceur de ce personnage disparu depuis.
Maman, puisses-tu etre désormais libérée et en paix.
Ton grand couillon qui t’aime.
MUSIQUE 2 : A VAVA INOUVA (IDIR)
INTERVENANT 2 : Anaïs
A MA MAMAN
Tu m’as donné la vie,
mais ensuite tu t’en es allée.
Tu m’as enseigné la vie,
mais ensuite tu m’as laissé.
Mais ton Sourire immortel me donne de la force et de l’espoir.
Je t’aurais peut etre déçue,
Mais j’espere que tu auras été fière de moi.
Ici, tout a changé sans toi,
mais rien n’a changé au fond de moi.
Tu manques à ma vie ma ptite maman.
Ta fille qui t’aime.
Anaïs
MUSIQUE 3 : EMBRASSE LA (PIERRE BACHELET)
INTERVENANT 3 : Nesrine
Béa mon amie,
Béa, mon amie de vie pour toujours.
c’est avec un immense chagrin que je voudrais parler de toi.
Je t’ai rencontré dans mon pays natal la Tunisie, notre ile de Djerba.
Je me souviens, il y a 20 ans, très tard dans la nuit tu m’as appelé pour demander de l’aide.
J’imagine que c’est un problème d’homme et sans me poser de question,
je t’ai fait venir chez mes parents.
Personne n’était au courant,
le matin, je suis parti très tôt au travail.
Quelques heures après, j’ai appelé ma maman qui m’as dit :
« C’est qui cette dame en maillot de bain au milieu de la cour ?
Qu’est-ce que tu as fait encore !! »
Béa prend le téléphone et elle me dit :
« Tu vois ! j’ai passé du temps avec ta maman,
elle m’a raconté toute sa vie en arabe et moi j’ai tout compris. »
(alors qu’elles n’avaient aucune langue en commun.)
C’était ça Béa !
Tu avais un don incroyable pour comprendre au-delà des mots.
Les années passent, notre amitié grandie aussi.
Je suis arrivée en France et Béa, tu étais mon seul refuge.
Grâce à toi, je suis là aujourd’hui.
Tu m’as beaucoup aidé.
Béa, tu avais un caractère bien trempé, c’est le moins que l’on puisse dire.
Tu étais unique, forte, et tu ne machais pas tes mots.
C’était ça ta force.
Aujourd’hui, tu me manques déjà terriblement.
Ton franc parlé, ta présence si forte nous manque.
Mais je garderai précieusement tous ces souvenirs.
Merci Béa pour ces 20 ans d’amitié vraie.
Nesrine
MUSIQUE 4 : ZINA (BABYLONE)
INVITATION PAR MAITRE DE CEREMONIE A VENIR DEPOSER LES BOUGIES SUR LE CERCUEIL
MUSIQUE D’ADIEU N6 : TOUT LÀ-HAUT (ZAZ)